vendredi 16 octobre 2015

Beervelde sous l’œil d’une Française

Depuis une dizaine d’années, j’étais une inconditionnelle des grandes fêtes des plantes de la région parisienne, Saint Jean de Beauregard et Courson. Oui mais voilà : Courson a déménagé à Chantilly, et pour moi qui vis au sud de Paris, c’est trop loin ! Et si j’adore Saint Jean, je ressens comme un petit manque après une seule fête des plantes par saison.

Avec une logique que seuls les jardiniers comprendront, je me suis donc décidée, plutôt que de rouler jusqu’à Chantilly, à aller bien plus loin encore : jusqu’à Beervelde, au nord-ouest de la Belgique. Et c’est à nouveau avec mon amie Sandra que j’ai pris la route (nous étions déjà allées en Belgique ensemble en juin, voir ici, ici et ici).

Alors, ça donne quoi le comparatif entre fêtes des plantes françaises et belges ? Amis français, je suis au regret de vous le dire : nous sommes battus à plates coutures.

Voici les principales différences que j’ai notées :

1/ Le thème est respecté (comment ça, il y a un thème à Saint Jean ?)

Si, si : à Courson et Saint Jean, il y a toujours un thème annoncé, mais on ne peut pas dire qu’on en voie trop la couleur une fois sur place… Difficile de le deviner si on ne le connait pas avant de venir.

A Beervelde, l’édition de cet automne était placée sous le signe du Japon, et le Japon était partout, sur chaque stand et dans le parc. Je n’ai hélas pris que peu de photos sur ce sujet, mais j’ai beaucoup apprécié cet engagement des organisateurs et des pépiniéristes, qui doit beaucoup contribuer à renouveler l’intérêt de la fête édition après édition pour ceux qui la fréquentent régulièrement.

Toutes les plantes venues du Japon étaient signalées par une étiquette, et les pépiniéristes avaient fait l'effort d'en apporter un grand nombre  :





On retrouvait des drapeaux japonais sur chaque stand ou presque :






Certains pépiniéristes avaient même sorti des tenues de circonstance :




Des zones du parc avaient été aménagées en jardins japonais pour l'occasion :



Bref, tout le monde jouait le jeu !




2/ Le choix est plus vaste en matière de vivaces…
… et il l’est moins en matière d’arbustes. Sur ce point, tout dépend donc de vos attentes : pour ma part, j’avais fait une razzia d’arbustes à Saint Jean et il me fallait plein de vivaces, donc c’était parfait. De nombreux pépiniéristes belges et hollandais étaient présents, et le choix était tout bonnement ahurissant.













 Autre point intéressant pour les Français : chaque pays ayant ses habitudes, on trouve à Beervelde beaucoup de cultivars inhabituels pour nous. 

3/ La déco est beaucoup plus présente qu’en France
Un bon tiers des stands est consacré à la décoration. Personnellement, je n’en ai pas été cliente (toujours bien trop gourmande en plantes pour qu’il reste du budget pour les objets), mais c’est bon à savoir pour les amateurs.







Vous prendrez bien un petit bain pour vous délasser ?


Du bon goût et du moins bon...



Beaucoup de stands façon brocante, que je n'ai pas eu le temps d'observer en détail (mais j'ai eu une pensée pour Cécile la luciole et Isabelle du blog Jardinement vôtre).




J’ai même trouvé la nappe favorite d’Isabelle :



4/ Et surtout… tout est 2 à 3 fois moins cher.
Je ne peux que soutenir nos pépiniéristes français, et je sais qu’ils sont loin de rouler sur l’or. Je continuerai à me ruiner chez eux, c’est promis. Mais lorsque je vois à Saint Jean des godets de verbena bonariensis à 6.50 €, alors qu’ils ne passeront probablement pas l’hiver… je ne peux m’empêcher d’avoir l’impression que certains se laissent un peu aller sur les prix, qui poussent parfois bien plus vite que les plantes.

Comment vous décrire mon ivresse (et celle de Sandra) en pénétrant dans ce paradis où la plupart des vivaces coûtaient entre 2 et 3.50 € ? Où j’ai vu un hydrangea paniculata ‘Little Lime’, acheté il y a 2 ans à Courson pour 25€, vendu à Beervelde 7€ ? Ou encore une spirée ‘Firelight’ à 4€, un physocarpus ‘Little Devil’ à 6€, une ribambelle d’hortensias entre 6 et 12€, le tout en gros pots bien joufflus ?

Juste quelques exemples, je ne veux pas vous faire pleurer :










Vous imaginez le résultat : on a eu bien du mal à faire rentrer tous nos achats dans le (très) grand Espace de Sandra. Mais ça, je vous en parlerai la prochaine fois : je vous laisse avec une photo de tous nos sacs à la sortie de la consigne.




PS : je ne vous ai pas parlé de la beauté du parc, qui est éblouissant, du bonheur de revoir les amies et, même en Belgique, de distribuer des bisous tous les 10 mètres, ou encore du plaisir de découvrir en vrai certains pépiniéristes dont nos amies blogueuses belges nous chantent les louanges… Si vous voulez en voir plus à ce propos et sur plein d’autres choses, je publierai très vite un album intégral sur la page Facebook du blog.

jeudi 27 août 2015

Retour d’Angleterre : le butin

Au début du mois d’août, je suis partie pour un petit voyage 100 % jardins dans le sud de l’Angleterre avec mon chéri. J’en rêvais depuis près de 10 ans, et j’ai été éblouie au-delà de mes espérances ! Au retour, je n’avais plus que 2 idées en tête : 1/ aller vivre en Angleterre et (puisque ce n’est pas possible) 2/ tout changer dans le jardin.

J’ai visité 5 jardins pendant ces quelques jours : Great Dixter, Sissinghurst, Merriments Garden, Pashley Manor et Wisley. Pour ceux que ça intéresse, j’ai déjà publié sur Facebook les albums de 4 de ces visites. Cliquez sur la photo concernée pour retrouver ces albums :


GREAT DIXTER

SISSINGHURST

PASHLEY MANOR

Quant au dernier, Wisley, je vous le réserve pour les longues soirées de l’hiver à venir !

Aujourd’hui, c’est de mon butin que je voudrais vous parler. Chacun de ces jardins possède sa propre nursery (pépinière), et toutes débordent de merveilles. Seul point noir : c’est cher, voire très cher, et le taux de change actuel de la livre n’arrange pas les choses. Je me suis donc un peu limitée dans mes achats, mais j’ai tout de même rapporté quelques souvenirs qui sont déjà plantés dans le jardin.

Un petit coup d’œil dans le coffre de la voiture au retour…



Et je vous détaille tout ça par ordre de visite !

Premier arrêt : Great Dixter. Riche pépinière où tout semble fait de façon très artisanale.




J’en ai rapporté :

La salvia ‘Nachtvlinder’, pour pouvoir la comparer avec la belle ‘Violette de Loire’ qui lui ressemble comme une sœur et que j’ai déjà en plusieurs exemplaires :



Un phlox au feuillage panaché très lumineux, dont les fleurs seront rose pâle : ‘Norah Leigh’.



Encore du panaché avec la grande eupatorium fortunei ‘Pink Elegance’ :



Un très beau chardon bleu, très utilisé dans le jardin de Great Dixter : eryngium serbicum.

C'est celui du milieu, évidemment.

Une clématite herbacée aux petites fleurs bleu profond, ‘Cassandra’.



Un hydrangea macrophylla de petite taille, aux fleurs pourpre sombre : ‘Westfalen’.



Et le geranium wallichianum ‘Buxton’s variety’, qui est, m’a-t-on promis, ”one of the most delightful” et fleurit interminablement.



Deuxième arrêt rapide à Sissinghurst : là, les prix étaient vraiment exagérés et la pépinière petite. Je n’ai pris qu’une plante : un fuchsia magellanica ‘Tricolor’, dont le feuillage panaché de crème et de rose m’a bien plu. Il devrait aussi fleurir très longuement, et se montrer à peu près rustique.



Troisième étape : Merriments Garden. Sublime jardin et graaaande pépinière, mais un peu vide en cette saison.

J’y ai tout de même trouvé :

La belle digitalis Illumination ‘Raspberry’. Il s’agit d’un croisement entre une digitale classique et Isoplexis canariensis, une digitale venue des Canaries comme son nom l’indique. Stérile, la belle devrait fleurir sans discontinuer jusqu’aux gelées et se montrer bien vivace. Reste un point d’interrogation : sa rusticité. On en reparle au printemps 2016 ! En attendant, j’ai totalement craqué sur ses couleurs chaudes.




On reste dans les framboises avec la salvia ‘Raspberry Royal’, AGM s’il vous plait (distinction suprême de la Royal Horticultural Society). Elle est bien rose profond, pas rouge : ma photo est un peu trompeuse.



Et dans les mêmes tons, la monarde ‘Mahogany’ :



Deux godets de la persicaria orientalis, annuelle, dans l’espoir qu’elle se ressème (mes semis ne donnent rien) :



Un penstémon d’un bleu surnaturel, ‘Heavenly Blue’ le bien nommé :



Une achillée à laquelle je ne pouvais résister (vous connaissez mon faible pour le pourpre) : ‘Summer Wine’.



Plus en douceur, l’hémérocalle ‘Catherine Woodberry’ :



Et l’oenothera stricta sulphurea ‘Pale Form’, très utilisée dans le jardin de Merriments. Elle hésite entre le jaune beurre et l’abricot : j’adore.



Et pour finir un rosier que je voulais depuis longtemps, ‘Night Owl’. Bizarre, il est présenté ici comme un floribunda culminant entre 90cm et 1.2 m, alors qu’on m’en a toujours parlé comme d’un grimpant… Là aussi, on verra !



Quatrième étape : Pashley Manor. Petite pépinière, je n’y ai pris que 2 plantes.

L’agastache ‘Kudos Ambrosia’, qui mêle le rose et l’abricot :



Et la salvia ‘Ember’s wish’, d’un orange assez pétant que j'ai envie de mêler à du rose indien (tout comme Marie). J’ai vu beaucoup beaucoup de couleurs chaudes dans les borders anglais, et je dois dire que je me laisse tenter par des accords plus audacieux qu’auparavant.



Enfin, dernière étape à Wisley, l’un des 4 jardins de la RHS, véritable morceau de bravoure de cette vénérable institution. A la sortie, une ENORME pépinière dans laquelle on a envie de tout emporter :

On ne pourra pas dire qu'on n'a pas été prévenu...

 Mais là aussi, les prix sont à la hauteur du prestige du lieu… Il faut donc se restreindre. Je suis repartie avec :

Le penstémon ‘Pensham Laura’, admiré dans les champs d’essai de Wisley :



L’iris ‘Rasberry Blush’, d’un rose passé :



Le rosier ‘Lady Emma Hamilton’, aux fleurs extrêmement parfumées, d’un abricot doux. Je l’avais remarqué à Chaalis, et il était là, dans un énorme pot soldé à -50%. Comment voulez-vous que je résiste ?



Et, je vous ai gardé le meilleur pour la fin, une sublime nouvelle sauge de la série des Wish (après Wendy’s Wish et Ember’s Wish) : ‘Love and Wishes’. Sa rusticité est probablement très limitée, et je n’ai pas de serre pour la sauvegarder (David, si tu me lis, ceci est un appel au secours), mais je l’aime d’amour ! Il faut absolument que je trouve une solution pour la conserver.




Voilà voilà, j’ai vidé tout mon panier. Ce voyage ne sera pas mon dernier vers l’Angleterre, c’est sûr…